Les erreurs courantes du surfeur intermédiaire : comment les éviter pour progresser en surf
Les erreurs courantes du surfeur intermédiaire : comment les éviter pour progresser en surf
Le surf est un sport plus difficile qu’il n’y paraît et la progression un long chemin semé d'embûches. Beaucoup de surfeurs intermédiaires stagnent dans leur progression, souvent à cause d’erreurs courantes qui, bien qu 'involontaires, freinent leur développement. Dans cet article, nous allons examiner les cinq erreurs les plus fréquentes que commettent les surfeurs intermédiaires et comment les éviter pour continuer à progresser avec plaisir et efficacit.
Erreur n°1 : la planche de surf
Ma planche de surf est-elle adaptée ?
L’image véhiculée sur le surf montre toujours des surfeurs professionnels et leur shortboard. Et le surfeur intermédiaire qui souhaite faire des manœuvres, pense qu’une petite planche de surf est plus adaptée (“plus facile à manier”), hors ce n’est pas le cas. Résultat, 80% des surfeurs intermédiaires ont une planche trop petite ou pas adaptée à leur niveau et/ou gabarit.
Explication : lorsqu’on réduit la taille de sa planche, le premier impact est de prendre moins de vagues (la rame est moins facile, on va moins vite et il faut être parfaitement placé). Qui dit moins de vagues prises, dit moins progresser. On aura aussi moins de vitesse, parce qu’on ne sait pas la générer (une grande planche va naturellement vite). Hors, faire des manœuvres et des virages sans vitesse, ça ne fonctionne pas. Résultat : on a un surfeur qui perd très souvent le rythme de la vague car il se concentre sur des manœuvres qu’il ne peut pas effectuer sans vitesse ou alors elles seront faites à plat. Le style sera saccadé, et la glisse perd en flow.
Comment éviter ce mauvais choix de planche : il faut choisir la planche avec laquelle on est le plus à l’aise, celle avec laquelle on a de la vitesse et avec laquelle on commence à faire des virages. C’est généralement une planche de surf évolutive (6’8 à 7’6 en taille). On fait le choix de réduire progressivement la taille (maximum 4 pouces) et de prendre une planche un peu moins large, moins épaisse et donc plus performante. Le secret : on veut une planche avec laquelle on prend toujours autant de vagues et avec laquelle on a toujours autant de vitesse. Plutôt que de trop réduire la taille, on choisit un shape plus performant.
Le mieux reste de se faire conseiller par un coach de surf qui te voit surfer plusieurs fois et qui a une connaissance technique des planches de surf.
Erreur n° 2 : passer la barre
Je n'arrive pas à passer la barre
Trop pressés d’aller à l’eau, beaucoup de surfeurs ne prennent pas le temps d’observer le spot de surf et foncent tête baissée. Par-dessus ça, au moment de passer la barre, nombreux sont ceux qui lâchent leur planche face aux vagues. Résultat, on entre au mauvais endroit, on a du mal à avancer vers le pic et on perd du temps et de l’énergie et on est gênant pour les autres.
Il faut prendre le temps d’observer le spot au moins 10 minutes avant d’aller à l’eau. Pourquoi autant de temps ? Car cela permet déjà de fixer 2 points de repères très importants : savoir où passer dans l’eau pour aller au large, mais aussi savoir où se trouve une sortie facile (si je perds ma planche par exemple ou si j’ai un problème).
Ensuite, plutôt que d’entrer trop vite et de se dépêcher pour atteindre les autres surfeurs, on attend au bord avec de l’eau à hauteur de hanches, qu’une accalmie survienne afin de passer plus facilement.
Une fois allongé sur sa planche de surf pour ramer jusqu’au pic, on ne descend plus de sa planche et on ne la lâche plus. Si on se fait surprendre par une série de vagues, on fait des canards ou des tortues. Descendre de sa planche à chaque vague nécessite de la récupérer, de remonter dessus et de reprendre la rame. On perd 10 fois plus de temps, de distance et d’énergie que si on avait fait un canard/une tortue.
Erreur n° 3 : se fixer des objectifs
Surfer un shortboard, faire des canards, faire des manoeuvres
“Je veux surfer une petite planche” : la majorité des surfeurs intermédiaires ont pour objectif de surfer un shortboard, car cela permet de “faire des canards” et de “manoeuvrer plus facilement”. FAUX !
Surfer en shortboard est très exigeant : cela demande d’avoir une grande expérience en surf et d’aller surfer quotidiennement (ou plusieurs fois par semaine minimum).
Ce mauvais objectif entraîne une régression du niveau de surf : le passage de barre sera encore plus difficile car on a moins de portance et la rame est moins facile, et on prend moins de vagues. On a l’impression de manoeuvrer plus car la planche est plus réactive, mais dans la réalité et sur une analyse vidéo, on observe que la planche bouge sur place au lieu de faire de belles courbes.
Quel objectif se fixer alors ? Il vaut mieux avoir un objectif technique (faire de belles manœuvres, sur le rail) plutôt que matériel. On en revient donc au choix de la planche de surf.
Et faire des canards ? On ne choisit pas une planche de surf pour faire des canards. On choisit une planche pour être à l’aise à l’eau. Et si ta planche de surf n’est pas adaptée pour faire des canards, elle le sera pour faire des tortues, ramer plus vite et donc passer la barre plus facilement (et arriver cheveux secs au pic).
Erreur n° 4 : le take off et le regard
Le regard en surf et le takeoff efficace
Trop souvent, au take off, on va tout droit et on descend en bas de vague avant de tourner et de s’orienter vers la direction qu’on a choisie. Résultat, on est en retard sur la vague, la mousse nous tombe dans les pieds et on perd le rythme (voire la vague).
Pourquoi ? Parce qu’on se concentre sur les étapes qui précèdent le surf de la vague alors qu’il faudrait se concentrer uniquement sur l’endroit où l’on veut aller : la fin de la vague. Autrement dit, le take-off se fait naturellement, pas besoin d’y penser.
Pour ne plus descendre en bas de vague et prendre la direction qu’on souhaite dès le take off, il faut orienter le buste et les épaules vers cette direction, dès qu’on pose les mains sur la planche. La planche suivra le mouvement et tournera d’elle-même quand les pieds seront posés. Ainsi, on ne rentre plus en retard dans la vague, mais avec avance, ce qui permet de se caler sur le rythme de la vague au lieu de devoir la rattraper.
Quant au regard, il est souvent trop proche. Nombreux sont ceux qui, une fois debout sur la vague au bon endroit, regardent 2 mètres devant eux, sans se projeter.
Résultat : on est constamment en découverte de la vague, donc on découvre ce qu’on doit faire trop tard. On fait alors les mauvais choix : accélérer au lieu de faire une manœuvre et inversement par exemple. Bref, ici encore on perd le rythme de la vague.
Il faut regarder loin pour avoir le temps d’anticiper et surfer en rythme : prendre de la vitesse, faire des manœuvres, et avec les bonnes trajectoires.
Au take off et quand on surfe une vague, le regard doit toujours être sur la fin de la vague au loin.
Erreur n° 5 : surfer la trim line
Surfer la vague
Beaucoup de surfeurs sont trop souvent sur le bas de la vague. Or, c’est l’endroit où l’on perd de la vitesse, et quand on prend une décision (faire un virage, accélérer etc), le passage à l’action sera trop lent justement par manque de vitesse. Résultat, on perd à nouveau le rythme de la vague, voire la vague.
La solution est liée au regard : il faut toujours regarder loin et surfer plus haut sur la vague. Mais haut comment ? La vague peut se diviser en trois parties : le bas, le milieu (ou la trim line, là où la puissance est concentrée) et le haut de vague. Pour garder la vitesse et anticiper nos actions, il faut surfer sur la partie milieu/haut de vague.
Conclusion
Voilà les 5 erreurs qu’on observe le plus en analyse vidéo et qui empêchent les surfeurs de progresser. Ces erreurs sont étroitement liées les unes aux autres : le regard placé au mauvais endroit nous fait perdre du temps au take off mais aussi le rythme de la vague, et faire le mauvais choix de planche nous rend la pratique plus difficile et on se fixe de mauvais objectifs. Pour éviter de faire des erreurs en surf, le mieux reste de s’entourer de bon surfeurs mais surtout de se faire coacher ponctuellement (que ce soit sur un stage ou une journée) : se voir en image et avoir des conseils de pro, rien de mieux pour repartir sur de bonnes bases.